Venu tout droit des États-Unis, le bullet journal a explosé ces dernières années. Vous en avez probablement entendu parler. Mais le connaissez-vous vraiment ?

C’est quoi exactement ?

Le bullet journal, ou « bujo » pour les intimes, est un journal complètement vierge à remplir soi-même. Littéralement, le mot « bullet » fait référence à l’utilisation de « puces », ce qui renvoie à l’idée de faire des listes de choses à faire, des to-do lists. Si depuis cette définition, le bullet journal a beaucoup évolué – et je vous en parlerai dans un prochain article – je vais ici tenter de revenir à ses débuts pour vous présenter la première version, telle que l’a conçu son créateur.

Une personnalité à retenir : Ryder Carroll

Son créateur, c’est Ryder Carroll. Il l’utilise depuis de nombreuses années, mais c’est en 2015 qu’il a décidé de partager sa méthode au monde entier. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le monde a répondu présent ! Le slogan donné par Ryder Carroll est : « The Analog Method for the Digital Age », en d’autres termes : la méthode analogique pour l’ère du digital. C’est en effet l’occasion d’abandonner les appareils numériques qui nous offrent certes la possibilité d’écrire beaucoup mieux et plus vite, mais qui ne remplaceront jamais l’écriture manuelle. Ryder Carroll a dit : « Je crois qu’on peut voir maintenant que la technologie n’est pas la réponse à tout », et je ne peux pas être plus d’accord avec lui. Le lien qui se crée avec le papier est beaucoup plus difficile à rompre qu’avec n’importe quel écran numérique.

Je vous laisse visionner sa vidéo qui est indispensable pour comprendre l’essence de son projet :

Aujourd’hui, il estime que la communauté qui le suit de près se compose d’un demi-million de personnes. Mais ce qu’il est incapable de contrôler, ce sont toutes les communautés qui se sont développées depuis son idée de base, il les chiffre aussi à un demi-million de personnes… Si ça ne paraît pas être beaucoup, imaginez qu’il s’agit juste, à la base, d’un journal et d’un stylo. Et pourtant, c’est bien plus que ça : le bullet journal va vous permettre de prendre votre vie en main.

Vous vous demandez si le bullet journal permet de faire des listes de choses à faire, de s’organiser, de se confier à la manière d’un journal intime, ou s’il offre un endroit pour laisser aller sa créativité ? C’est tout ça à la fois, et peut-être pas du tout. Parce que vous en faites ce que vous voulez, quoi qu’il arrive.

Comment l’utiliser ?

Déjà, sachez que vous pouvez vous munir de n’importe quel support et stylo et commencer la méthode. Le plus vite possible, oui, parce que la force du bujo réside dans sa régularité ! Alors commencez dès maintenant et voyez comment il évolue, voyez aussi comment vous évoluez, au fil du temps.

Mais d’abord, reprenons les bases.

Les clés

En suivant le système de base qui consiste à faire une liste de toutes les choses à faire, vous aurez besoin de cette « clé » de référence, une façon de légender. Ce sont des symboles qui vous permettront de catégoriser les éléments de vos listes : tâche à effectuer, événement, note…

Réservez une première page pour définir selon quel système de symboles vous allez raisonner dans tout votre carnet. Réfléchissez donc déjà à la façon dont vous allez vous organiser. Je vais le dire et sûrement le redire : regardez ce que font les autres, inspirez-vous sans relâche, explorez Pinterest en long et en large, essayez et réessayez jusqu’à trouver ce qui vous convient.

Voilà ce que j’ai adopté pour commencer, mais vous verrez que de nombreux symboles vous permettront d’être plus précis et surtout plus organisés, notamment pour les tâches que vous souhaitez reporter à plus tard. Bien sûr, vous pouvez assembler les symboles entre eux – vous remarquerez que certains ne s’utilisent jamais seul (par exemple le symbole pour ce qui est important) – afin d’avoir des sous-éléments sur une action bien précise.

L’index

Prévoyez une ou deux pages, pour l’instant vides, que vous remplirez au fur et à mesure. Vous n’aurez qu’à reporter les pages remplies selon leur numéro de page (si vous n’en avez pas dans votre carnet, numérotez-les à la main) pour vous balader facilement à l’intérieur de votre bullet journal.

Index selon Ryder Caroll
Source : Ryder Carroll, bulletjournal.com

Le planning de l’année, ou « Future Log »

Ici, le but est de se donner une vue d’ensemble de l’année à venir. Peu importe si vous commencez en milieu d’année, reportez-y tous les mois de l’année ainsi que les événements les plus importants qui se sont déroulés ou qui sont prévus. Anniversaire, rendez-vous important, voyage, vacances… Efforcez-vous de vous projeter dans l’année pour en tirer le plus d’informations possible, et n’hésitez pas à y revenir par la suite pour en rajouter.

Je vous conseille de réserver 3 mois par page, ce qui vous permet de mettre en relief environ 5 dates importantes par mois. Optez entre une hiérarchie verticale ou horizontale, ou explorez d’autres façons d’organiser votre page.

Si toute cette préparation vous énerve, j’aurais tendance à vous dire ne pas la négliger parce qu’elle fait entièrement partie du processus de bullet journaling. Il faut savoir organiser l’espace au sein de votre carnet avant d’espérer organiser sa vie !
Pour parler de mon expérience personnelle, c’est quelque chose qui m’apaise donc je n’ai jamais l’impression de perdre mon temps.

Le planning du mois, ou « Monthly Log »

Planifier le mois se fait au début de chaque mois mais pas que. Déjà, vous pouvez reprendre toutes les informations entrées dans le planning de l’année pour les reporter ici. Ici, vous pouvez vous permettre d’être beaucoup plus spécifique (mais pas trop) : déjà parce que vous aurez un recul de 30 jours maximum et surtout parce que vous aurez plus de place.

La hiérarchie est plus simple pour le planning du mois : il suffit de recopier verticalement chaque jour du mois, de 1 à 30 – ou 28, 29 ou 31 , et parallèlement la première lettre du jour concerné.

Avec cette hiérarchie, vous avez la possibilité de noter une et une seule information par jour. Cela vous oblige à faire des choix, privilégiez ici les priorités des priorités. Vous verrez vite que ce que l’on classe comme prioritaire en révèle beaucoup sur notre personne.

Planning du mois bullet journal

Tout ça vous paraît répétitif ? C’est peut-être le cas. Si vous n’en voyez pas l’utilité, ne le faites pas. Mais seulement après l’avoir essayé ! Voyez ce que ça vous apporte, pesez les pour et les contre, adaptez. Le planning du mois est souvent abandonné parce qu’il ne permet pas d’ajouter beaucoup plus que dans le planning de l’année et se veut donc très redondant. Pour ma part, il m’est très utile et c’est un moment que j’attend impatiemment à la fin de chaque mois ! Il me permet d’avoir dans la tête les dates vraiment importantes et m’y préparer psychologiquement. De cette façon, je suis rarement surprise.

Le planning de la semaine, ou « Weekly Log »

On arrive dans la partie la plus importante de votre bullet journal. Ici, ne prenez pas en compte l’espace et écrivez tout ce qui va construire votre journée.

Vous avez le choix entre des parties inégales ou y dédier une page par jour. D’après mon expérience, il est très difficile de les remplir entièrement au départ. Jusqu’à ce que vous ayez pris la main, préférez la méthode que Ryder Carroll applique à son planning quotidien (il ne présente pas vraiment de planning hebdomadaire parce que son planning quotidien contient déjà plusieurs jours par page).

Planning quotidien ou hebdomadaire bullet journal

Ce planning peut être effectué seulement en fin de journée, comme une sorte de carnet de bord, mais je vous conseille vivement de le faire en amont, que ce soit au début de la semaine ou jour par jour. Cela vous force à prévoir le déroulement de votre journée et surtout à y consigner des tâches plutôt déplaisantes pour vous aider à les réaliser. Je ne vous parle pas de la satisfaction que je ressens en barrant les actions effectuées, vous la connaissez sûrement déjà !

En résumé

Le bullet journal est un outil, un système d’organisation qui ne fonctionne pas tout seul. Contrairement au Five-Minute Journal qui vous guide de A à Z, ici, vous devez construire méticuleusement votre carnet. Cela présente plusieurs avantages :

  • Il est personnalisable comme bon vous semble. Choisissez les parties que vous préférez ou rajoutez-en tant que vous tenez le rythme.
  • Il est faisable entièrement à la main. Si c’est un fardeau au départ, vous verrez très vite les bénéfices de s’éloigner des solutions numériques qui sont omniprésentes dans nos vies.
  • Il ne coûte rien. Certes beaucoup de matériels et d’outils pourront vous accompagner à l’avenir mais pour débuter, contentez-vous du strict minimum ou de ce que vous avez déjà.

C’est aussi un carnet qui vous ressemble et va vous en apprendre beaucoup sur vous-même à travers vos habitudes, vos routines et vos priorités.

C’est surtout un carnet qui va vous aider à faire des choses. La nécessité de faire une action est plus grande quand celle-ci est écrite noir sur blanc. La satisfaction de la barrer sur votre carnet peut vous pousser à la réaliser. C’est un cercle vertueux et mon seul conseil est donc de vous insérer dedans. Il est difficile d’imaginer le pouvoir qu’il a tant qu’on ne l’a pas testé. C’est pour cette raison que je vous invite vraiment à l’adopter, au moins pour en faire votre propre avis.

Pensez-vous avoir désormais tous les outils en main pour commencer ? Allez-vous avoir le courage de prendre votre vie en main ?

Vous savez à quel point j’aimerais que vous ressentiez les bienfaits de tenir ce journal. Alors quand commencez-vous ?