Il n’y a pas d’âge pour apprendre à écrire !

Depuis l’âge de 45 ans, j’écris très régulièrement dans mon journal. Pour comprendre et organiser ma vie, mes pensées et mes projets. C’est devenu l’une de mes habitudes les plus fructueuses pour la créativité. Cela m’apporte du calme et m’évite de me laisser submerger comme c’était le cas dans mes années « travailler dur » entre 30 et 45 ans.

J’ai appris à écrire dans un journal lorsque j’ai compris que, comme pour tout art, il existe des méthodes, des techniques, des bonnes pratiques … et des moins bonnes.

Et sans mon journal personnel, vous ne seriez pas en train de me lire, je vous explique le lien entre mon journal et cet article un peu plus loin.

Dans cet article, nous parlons des bénéfices à apprendre à écrire à tout âge puis je vous partage quelques conseils très pratiques pour ré-apprendre à écrire et des astuces pour éviter d’arrêter.

Pourquoi apprendre à écrire est bénéfique à tout âge ?

De nombreuses personnes de 40, 50 ou 60 ans me disent qu’elles tenaient un journal pendant leur enfance ou adolescantes, mais qu’elles ont fini par arrêter. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Mais c’est dommage que si peu de personnes d’âge mur écrivent. Peut-être que pour certaines, c’est une corvée. Ou que ça leur rappelle de mauvais souvenirs d’école. Ou peut-être qu’elles pensent qu’elles n’ont pas besoin de tenir un journal à cet âge. Qu’elles sont assez grandes et matures pour gérer leurs pensées et leurs émotions sans avoir besoin de les écrire. Mieux vaut tard que jamais pour commencer un journal !

Ecrire dans son journal vous apporte de la clarté

Les journaux apportent de la clarté, aident à résoudre des problèmes et améliorent l’état d’esprit général, plus calme et positif, plus serein.

C’est le premier grand bénéfice que j’ai retiré de la tenue d’un journal. C’est quelque chose dont j’avais besoin, les idées claires. Pendant trop longtemps, je me laissais submerger par les pensées, les idées, les sentiments et les problèmes, me causant des insomnies, de la fatigue, un brouillard permanent, de l’irritabilité et de mauvaises décisions.

Ce que je fais maintenant, c’est qu’à chaque fois qu’un de ces problèmes me vient à l’esprit, je l’évacue directement en l’écrivant. Cela me permet d’examiner le problème avec plus de précision et de développer sa compréhension et sa résolution si nécessaire.

C’est comme un massage pour le cerveau, cela permet d’exprimer ses griefs, de se vider l’esprit et de voir clairement et complètement. C’est une forme de thérapie.

Tout coucher sur le papier, dans son journal intime, vous donne une vue d’ensemble du mélange chaotique d’idées et de tâches qui se battaient pour votre attention dans votre mental, cette introspection vous donne l’occasion de mettre de l’ordre.

Regarder le désordre de votre cerveau sur papier depuis le calme d’une page blanche procure un grand plaisir et un sentiment de maîtrise et de légèreté. C’est reposant.

Votre journal vous aide à organiser votre vie

J’ai longtemps travaillé dans des multinationales avec des planning annuels où on termine l’année sur les rotules. J’ai depuis adopté une méthode beaucoup plus efficace où vous considérez chaque période de 90 jours comme une année. Mais ce qui me permet de la vivre sans stress c’est de tenir un carnet de bord pour :
-identifier des objectifs à atteindre,
-se donner une bonne dose de motivation,
-élaborer des étapes faciles à mettre en place car quotidiennes,
-suivre ses résultats plus régulièrement et réagir plus vite.

Votre objectif peut être de créer une entreprise, de gagner de la masse musculaire, d’escalader une montagne ou de tenir un journal une fois par jour pendant 30 jours. En les écrivant, vous devenez responsable et vous pouvez ensuite élaborer des plans ou des étapes pour atteindre et dépasser vos objectifs.

Ecrire dans son journal aide à rester focalisé.e sur le réel, le présent, ici et maintenant. Il évite de rester dans le passé ou de vivre dans le futur. Tenir un carnet aide à transformer sa vie, l’air de rien, jour après jour.

La tenue d’un journal améliore votre créativité

Pendant tant d’années à gérer des processus complexes, je n’avais pas entraîné mon muscle de la créativité. Il était bel et bien rouillé lorsque je me suis lancée dans l’entrepreneuriat. Il me faisait défaut pour créer tout ce qu’un entrepreneur doit imaginer, pour m’adapter aux opportunités, aux clients etc….

Certaines techniques de journaling m’ont aidée à générer des idées, je n’oublierais jamais ma liste de 100 idées d’articles de blog !

Au fil du temps, d’aucuns se laissent influencer par leur entourage et leurs peurs et deviennent tellement raisonnables que leur goût de vivre s’émousse. En levant blocages, mauvaises habitudes et inhibitions, on libère une vitalité et une créativité inestimables. Voici un livre qui inspire ma vie et mes programmes.

Ecrire après avoir lu un livre, vu un film ou un spectacle, été touché.e par un évènement du quotidien, écouté de la musique, eu une conversation, fait une rencontre stimule la créativité. Que l’on soit dans un métier artistique ou pas. Nous avons tous des problèmes à résoudre, la créativité est précieuse chaque jour. Apprendre à écrire nous aide à résoudre nos petits et grands problèmes.

Jouer et voyager avec les mots, avec les lieux, écrire, consigner, dessiner, faire des collages, vagabonder sur son journal.

En journalant, vous devenez reconnaissant.e

Bien qu’ayant eu une enfance heureuse et sans difficultés, la gratitude, pour autant que je m’en souvienne, ne faisait pas partie de la culture familiale. D’ailleurs, je n’ai découvert ce mot qu’à la quarantaine. Et j’ai appris à ressentir la reconnaissance, la gratitude envers les autres, que je les connaisse ou pas, envers les choses, envers moi en journalant.

Tenir son journal aide à détecter et zoomer sur le positif même au milieu de difficultés. Il permet de passer plus rapidement d’un état qui nous fait souffrir à un état de mieux-être.

Apprendre à écrire sa gratitude : c’est une sacrée compétence bien-être que vous développez, c’est un sujet très développé en psychologie positive. Beaucoup de personnes souffrent du manque de reconnaissance, par leurs collègues, patrons ou collaborateurs, par leurs parents, enfants ou amis. Nous avons tous envie de reconnaissance extérieure, tout en veillant à ce que cela ne devienne pas un besoin, un besoin obsessionnel, un besoin toxique. En devenant reconnaissant.e, on équilibre un éventuel besoin ou manque extérieur, on développe son estime de soi.

Voici une méthode en 5 points pour devenir reconnaissant.e.

Vous développez l’écrivain.e qui est en vous

C’est quelque chose que je n’avais pas du tout imaginé au début. J’écrivais résolument pour moi, pour mon développement personnel et professionnel, pour mon épanouissement. Je n’écrivais pas pour être lue. Je revendique le droit à la vie privée, sans en faire étalage dans les espaces publics, dans les réseaux sociaux.

Mais cadeau inattendu, tenir un journal intime génère de nombreuses idées de publications et développe l’envie de partager des apprentissages au-delà de sa propre personne. Parfois, cela se manifeste comme une urgence, de témoigner, de solliciter un avis, d’interroger les autres sur une pratique etc…

Plus on apprend à écrire, plus on est à l’aise avec l’écriture pour soi, plus on est à l’aise avec l’écriture quelle qu’en soit la finalité : écrire pour publier dans un blog, écrire une nouvelle, écrire une lettre, écrire à ses collaborateurs ou clients etc…

On devient aussi un lecteur plus averti. On s’interroge sur les intentions des auteurs. On sort de son style de lecture privilégié pour aller explorer une variété des textes et s’en enrichir. On écrit ses réflexions de lecture et approfondit sa compréhension. On partage ses lectures. J’ai pris l’habitude d’offrir les meilleurs livres que je lis, quel plaisir d’échanger sur nos expériences respectives, souvent tellement différentes qu’elles sont source d’un enrichissement complémentaire.

Vous écrivez le film de votre vie

C’est quelque chose que je n’avais pas vraiment remarqué avant de commencer à consulter mes anciennes entrées de journaux.
Tenir un journal de bord où l’on va lister nos impressions et nos joies, nos peurs ou nos inquiétudes, nos pensées et nos idées, positives, négatives ou limitantes, nous donne une occasion unique de regarder en arrière et de voir comment une certaine expérience nous a aidé à grandir en tant que personne.

De plus, ces notes peuvent constituer de magnifiques souvenirs pour nos enfants et petit-enfants et leur donneront un aperçu de qui nous étions et de ce que nous avons vécu. Les bons et les mauvais moments. Les journaux intimes sont à conserver précieusement. Comme un récit de vie à la manière d’une autobiographie. Je suis heureuse que mon papa m’ait légué ses carnets.

Le fait de remplir son journal de chaque instant dont nous voulons nous souvenir ancre le souvenir en nous. Nous pouvons ressentir à nouveau un amour, une peur même sans relire nos écrits. Surtout si nous avons écrit à la main.

Comment ré-apprendre à écrire à 50 ans ?

Par où commencer ?

Voici 3 conseils extraits de mon e-journal Les 1ers pas vers un journal personnel enrichissant.


Restez simple.

Pas de pression, achetez simplement un journal. Cherchez un modèle qui suscite votre intérêt. Il peut être aussi cher ou aussi bon marché que vous le souhaitez. Vous avez peut-être déjà ce qu’il faut à portée de main, des cahiers, des agendas, un petit carnet, un carnet de voyage, un classeur, un stylo, un crayon, des feutres. Prenez simplement quelque chose sur lequel vous pourrez écrire et quelque chose avec lequel vous pourrez écrire. Vous avez tout le temps de découvrir le plaisir d’écrire sur du papier Moleskine plus tard.

Choisissez votre rythme d’écriture.

Décidez de la fréquence à laquelle vous voulez écrire. Cela peut être une fois par jour ou une fois par semaine. N’ajoutez pas de pression supplémentaire à votre expérience d’écriture, choisissez un horaire qui vous convient. Lorsque vous terminez une séance d’écriture de journal, prévoyez la suivante pour éviter la procrastination.

Il existe un lien entre la fréquence avec laquelle on pratique quelle que soit la pratique et les résultats. A ce titre, il est préférable d’écrire 5 minutes par jour que 30 minutes une seule fois par semaine.

Ecrivez la date.

N’ayez pas peur de tout gâcher. C’est très important. De nombreuses personnes peuvent être intimidées par un nouveau cahier tout beau, tout frais, tout étincelant, et remettre à plus tard l’écriture de peur de tout gâcher. Oubliez cela ! Mettez-vous à écrire. Le carnet veut qu’on y écrive, il peut s’avérer être un excellent reflet de ce que vous ressentiez à ce moment-là.

Si vous êtes pressé et écrivez des choses que vous considérez comme des erreurs, ce n’est pas grave, rayez-les et passez à autre chose. Je vous suggère de ne pas vous soucier de l’aspect esthétique de votre journal, de lâcher-prise sur la mise en page quand vous tenez un journal. Concentrez-vous sur le fait de commencer à écrire un journal, sur l’instant présent. Notez le jour et la date et commencez à écrire.

Comment éviter d’arrêter d’apprendre à écrire ?

Je rencontre tellement de personnes qui ont démarré ou redémarré et sont déçues d’avoir arrêté. Voici 9 comportements qui s’avèrent être davantage une gêne qu’une aide. J’aurais aimé savoir tout cela bien plus tôt, ça m’aurait évité de me priver des bienfaits du journaling pendant près de 20 ans et l’épuisement de la quarantaine.

Se mettre la pression

« Je dois écrire tous les jours et je n’y arrive pas. » « Mes pages doivent être des œuvres d’art et elles sont moches, pleines de fautes et de ratures. » Autant d’injonctions qui en conduisent plus d’un.e à abandonner. « J’ai essayé, je n’y arrive pas ».

Avoir trop d’attentes

« Mon journal va transformer ma vie du jour au lendemain. » « Je vais devenir le plus organisé, créatif et heureux du monde. »
Idéaliser peut limiter la clarté et empêcher le rêve de se réaliser. En en attendant moins, on en obtient souvent davantage.

Ne pas avoir d’intention pour apprendre à écrire

Ecrire dans un journal c’est un peu de temps, un peu de son énergie, un peu de soi. Pourquoi le faire ? Parce que quelqu’un vous l’a dit ? Parce que vous avez fait de belles photos de Bullet Journal décorés sur Instagram ?
Se donner une intention permet de guider l’écriture, de donner une bonne raison de prendre une nouvelle page blanche.

Mentir ou ne pas dire la vérité

Il y a déjà les réseaux sociaux qui incitent à cela. C’est fou le nombre de personnes qui ont déjà médité pendant 15 minutes, fait 200 pompes, lu 50 pages, écrit un article et pris une douche froide avant 7 heures du matin.
Inutile de se la raconter dans son journal, il nous démasque tout de suite et nous conseille d’aller voir ailleurs.
Essayer d’être soi-même, d’être honnête.

Ecrire sans être réellement présent.e

Etre avec son journal tout en consultant les réseaux sociaux ou en écoutant un proche est un rendez-vous manqué avec soi et ne peut pas produire pas de résultat. Plus que la durée de la séance d’écriture, c’est son intensité qui la rend bénéfique.

Ecrire pour les autres

L’écriture d’un journal est un processus interne, destiné à s’améliorer et à se développer personnellement et professionnellement. Ecrire dans son journal en sachant qu’il ne sera pas à lire à d’autres ou lu par d’autres libère l’écriture. Partager sur sa pratique avec d’autres personnes qui écrivent, sous réserve que les écrits restent confidentiels, peut être une source d’enrichissement. Vous pouvez bénéficier de cet enrichissement supplémentaire dans les groupes de journaling que j’anime.

Se prendre au sérieux en écrivant

Le fait de prendre le journal trop au sérieux peut causer un stress inutile et briser l’âme. Avec plus de légèreté, on appréciera davantage son journal et sa vie. Même au milieu de difficultés, le journal peut nous apprendre à mettre une distance salutaire et à connecter avec la joie.

Ne pas s’adapter

Les envies, les besoins, les contraintes changent. Le journal est une aide dans ses transitions, il s’adapte avec au besoin un nouveau rythme à adopter, une nouvelle intention à servir. Il n’est pas une contrainte de plus, il n’est pas une fin en soi mais un moyen au service d’un but.

Ne pas apprendre de nouvelles techniques d’écriture

L’écrivain et le lecteur du journal que nous sommes peut se lasser. La curiosité s’émousse. Si l’écriture est abordée comme une pratique mécanique, elle ne fait pas long feu. Comme dans toute relation, le couple écrivain.e-journal établit une relation de confiance, il est rassuré par la routine, il est dynamisé par de nouvelles expériences et relève le défi de la page blanche. D’où le nécessité d’apprendre de nouvelles pratiques.

Quand commencez-vous à ré-apprendre à écrire ?

Maintenant, à vous de jouer. Ah oui, j’allais oublier de vous le dire ! Après un peu de pratique, vous risquez de considérer l’écriture dans votre journal comme un jeu !

Bon journaling !